Pour une généalogie de la francophonie institutionnelle: quelques éclaircissements

Authors

  • Jean-Nicolas de Surmont Investigador autónomo, miembro del equipo “Popular Cultures Research Network” de la Universidad de Leeds

Abstract

Dans le cadre de cet article, nous tenterons de tisser les liens et décrire les articulations qui ont donné naissance à la Francophonie institutionnelle. D’un côté nous montrerons comment la langue française, dont la défense a toujours été liée à un combat politique, a pour ainsi dire servi de pont fédérateur des pays francophones, audélà, dans un premiers temps, des critères économiques et politiques. Historiquement la Francophonie s’inscrit dans un premier temps dans la mouvance colonialiste d’un Onésime Réclus et Jules Ferry, en servant les intérêts essentialistes et centralisateur de l’Hexagone. Puis, dans les années 1930 et 1040, le mouvement de la Négritude va servir de détonateur du mouvement de la Francophonie institutionnelle. Cependant la vision humaniste qui unit Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor sera diluée au sein d’associations et d’alliances dont les objectifs premiers seront en définitive les mêmes que ceux du capitalisme anglo-saxon, que les Québécois dénoncèrent dans un premier temps, et de l’exploitation coloniale. Nous verrons comment la défaite de la France pendant la Deuxième guerre mondiale, le besoin de nouvelles alliances à la suite des distances du Général de Gaulle vis à-vis de l’Angleterre et des Etats-Unis, conjugués à la crise d’Algérie, celle d’Octobre au Québec ont été les pivots autour desquels le renouveau francophone à émergé au sein d’associations et d’institutions de plus en plus nombreuses de mêmes que des accords multilatéraux. Nos observations prennent leur sens dans une problématique du centre et de la périphérie laquelle est récurrente dans les études portant sur la Francophonie. A ce titre l’exemple du Québec sera particulièrement développé afin de montrer les tensions qui existent entre les différents pouvoirs politico-linguistiques. C’est par la méthode historique et la philologie que la perception de l’histoire de la Francophonie institutionnelle, sinon de son historiographie, conduit à une meilleure compréhension de l’évolution des implications géopolitiques occultées de la francophonie.

Keywords:

Francophonie, colonialisme, relations internationales, géopolitique, Québec, France